Le projet KDE (K Desktop Environment) a été initié en Allemagne, en octobre 1996, par un groupe d'étudiants de l'Université de Tübingen (Allemagne), regroupés autour de Matthias Ettrich. KDE est un environnement de travail graphique complet qui met à disposition des utilisateurs une offre logicielle très variée (multimédia, graphisme, édition, accès à l'internet, outils de développement...). Ces programmes sont des logiciels libres (sous licence GPL et LGPL) : ils sont disponibles gratuitement et peuvent être librement modifiés, tant pour le code source que pour les fichiers de traduction. Très rapidement, ce projet a pris une envergure internationale et a suscité un immense intérêt des utilisateurs et des développeurs. Du fait qu'il a été lancé par des Européens, KDE a bénéficié d'une attention particulière quant à la nécessité d'une internationalisation et d'une localisation de l'environnement pour une langue et un pays donnés. Installé comme environnement graphique de travail par défaut par la très grande majorité des distributions Linux, KDE est disponible en 61 langues, applications et manuels d'utilisation compris.
Dès la sortie des premières versions beta, un important effort de traduction de KDE en français a été entrepris, qui n'a cessé de se développer : le français est reconnu comme une des langues prioritaires, à tel point que l'absence de traduction en français peut entraîner le retard de sortie d'une version officielle. Sous son appellation actuelle « KDE-Francophone », notre équipe a pris depuis ces dix-huit derniers mois un essor décisif. L'arrivée de nouveaux contributeurs nous permet désormais d'envisager des actions ambitieuses (promotion de KDE et des logiciels libres, rédaction d'un dossier de presse pour la sortie de KDE 3.x, réalisation de supports de présentation et de formation autour de Linux et KDE...). Ces projets, qui n'étaient pas envisageables il y a moins d'un an, ne représenteront néanmoins, qu'une activité annexe de KDE-Francophone, dont l'objectif principal reste la traduction et la localisation en français de l'intégralité de KDE. La tâche est immense, mais accomplie avec enthousiasme par des bénévoles motivés, pendant leur temps libre. Actuellement, KDE-Francophone est composé d'une vingtaine de membres actifs, issus d'horizons professionnels et géographiques divers. Les informaticiens y sont d'ailleurs minoritaires, ce qui permet un meilleur recul dans les travaux de traduction, chacun apportant ses idées et ses compétences dans différents domaines.
KDE-Francophone est organisé autour de deux pôles de traduction fondamentaux : les applications KDE et leurs manuels d'utilisation.
Ces deux sous-équipes sont structurées et fonctionnent d'une façon identique.
Un coordinateur a pour mission d'être l'interface entre les traducteurs et le
référentiel CVS : il attribue les fichiers originaux (en anglais) et, après
réception du fichier traduit, l'intègre dans le référentiel (le serveur sur
lequel sont regroupés tous les fichiers qui composent KDE). Cette organisation
stricte est nécessaire pour garantir qu'une seule et unique personne a la charge
d'un fichier donné à un moment donné. Les concertations et débats entre
traducteurs ont lieu dans une liste de discussion :
(kde-francophone AT kde.org)
, qui constitue le point de rendez-vous
initial pour proposer ses services de traducteur, poser une question, s'informer
sur les choix de traduction existants ou sur la bonne méthode pour travailler
sur un fichier. Un dictionnaire a aussi été élaboré pour rendre les traductions
aussi homogènes que possible ; il est enrichi au fur et à mesure que les
problèmes sont rencontrés et sert même de référence pour l'internationalisation
d'autres logiciels libres.
Une importante réflexion est menée sur les traductions et les termes employés afin de rendre l'utilisation de KDE aussi simple que possible. La communauté du logiciel libre démontrera donc à nouveau qu'il est possible de disposer d'environnements de qualité gratuits et totalement francisés. C'est aussi une opportunité pour introduire de nouvelles terminologies dans le monde des logiciels, dont les traductions commerciales sont trop souvent bâclées.